En capturant les sons et les mouvements qu’il injecte ensuite dans ses films d’animations, puis en confiant l’écriture du scénario à un logiciel qui en poursuit l’histoire, Ian Cheng modifie la relation « naturelle » que nous entretenons avec le réel : c’est l’ordinateur qui raconte, et il raconte une histoire qui ne s’achève jamais. Selon les termes de l’artiste, « le récit présenté n’est pas une histoire humaine, mais un document vivant dont les algorithmes évolutifs alimentent la mutation des formes et des combinaisons en calamités imprévues. Un dinosaure Gallimimus, un dauphin chinois d’eau douce (le Baiji), un conifère, la Terre, la Lune, Mars, un célèbre athlète vieillissant, un dessin animé culte, un drone (UAV), une main désincarnée, un primitif platonicien, un objet ancien, des moellons, des fourrures précieuses, un sextoy, un micro organisme,un nanorobot, du bois, un marteau, des pierres, de la poussière et toutes autres “entités” sont là pour muter indéfiniment ».